Nouvelles perspectives grâce à ses propres légumes
A El Alto, ville nouvelle voisine de La Paz (Bolivie), des femmes misent sur l'autosuffisance agrobiologique - et gagnent ainsi en dignité, en indépendance et en vie communautaire. Comme Dina Condori Tarqui, 36 ans, dont le revenu permettait à peine de maintenir sa famille à flot.
Dina présente fièrement ses légumes verts et juteux, assise au cœur d’un potager luxuriant sous une serre. Il y a longtemps qu’on ne l’avait pas vue aussi rayonnante, après des années marquées par le chagrin.
Dans les zones rurales de Bolivie, comme à El Alto, de nombreuses familles doivent faire face à la hausse des prix et à des conditions météorologiques imprévisibles. Inondations et sécheresses se succèdent, rendant les récoltes incertaines. Les régions périphériques manquent particulièrement d’aliments frais et sains. Les femmes et les enfants paient le plus lourd tribut : elles et ils sont touché.es en premier par la malnutrition et par les conséquences sociales de l’insécurité économique.
L'autosuffisance biologique comme réponse
En collaboration avec l'organisation partenaire de Comundo FOCAPACI (un centre de formation et d'éducation à la participation citoyenne), avec l'accompagnement ciblé de Jhoselin Loren Challco, coopérante de Comundo en matière de marketing, une solution durable a été mise en place : les femmes sont soutenues dans la culture biologique et la commercialisation de leurs propres légumes et fruits. De plus, elles reçoivent une serre pour leurs cultures.
Dina a appris comment cultiver, transformer et commercialiser des légumes et des fruits dans une petite serre. Si cela a non seulement amélioré l'alimentation de sa famille, Dina a vu sa confiance en elle et son indépendance économique croître, elles aussi ! Grâce à ses récoltes, sa famille mange mieux aujourd'hui, de façon plus saine et durable.
«La serre m'apporte une structure et un soutien, surtout dans les moments difficiles. Y travailler donne un sens à mon quotidien et m'aide à trouver de nouvelles perspectives.» Dina Tarqui
Apprendre, partager, grandir
L'échange de connaissances est un élément central du projet. Des femmes comme Dina Tarqui partagent leurs expériences avec leurs voisines, leurs familles et leurs amies. De nouveaux espaces d'apprentissage voient ainsi le jour. On travaille et on apprend aussi de manière intergénérationnelle. Le projet ne développe pas seulement des compétences en horticulture, mais aussi la confiance en soi, la solidarité et l'esprit communautaire.
La communauté comme force
Désormais, le projet déploie ses effets au-delà des jardins. Dans les quartiers, des réseaux se créent, au sein desquels les femmes se soutiennent mutuellement. Elles organisent des activités communes et vendent leurs produits sur les marchés. Des foires, ateliers et fêtes de quartier favorisent la cohésion et font de la culture biologique un élément fédérateur pour toute la communauté.
«De nombreuses familles sont venues à El Alto en espérant de meilleures chances d'avenir. Aujourd'hui, elles trouvent de nouvelles perspectives dans leurs serres.» Jhoselin Loren Challco, coopérant de Comundo
Éducation et avenir
De nombreuses familles sont venues à El Alto dans l'espoir de meilleures perspectives d'avenir pour leurs enfants. Aujourd'hui, elles les trouvent grâce à leurs propres serres avec l'accès à une alimentation saine, une formation pratique et une plus grande conscience de la durabilité.
Espoir, savoir, solidarité
Les expériences d'El Alto le montrent de manière saisissante : l'engagement, l'échange de connaissances et l'esprit communautaire permettent de surmonter les conditions de vie difficiles. L’autosuffisance biologique dépasse la simple alimentation : elle est gage de dignité, d’autonomie et d’espoir pour un avenir meilleur.
De Jhoselin Loren Challco | 10 novembre 2025 | Bolivie
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