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Legs et heritages

Que restera-t-il de moi ? En décidant suffisamment tôt de ses dernières volontés, la vie devient plus légère.

Par un legs, vous soutenez notre engagement durable pour un monde plus juste et vous offrez l’espoir d’un avenir meilleur aux personnes défavorisées.

Vous avez obtenu votre fortune après un long travail et vous l’avez placée avec soin. Nous vous assurons que nous traiterons votre leg avec le même soin et qu’il servira à un travail durable.

Vous pensez à inclure Comundo dans votre testament  ? Vous souhaitez poser vos questions de vive voix ou mieux connaître notre travail  ? C’est avec plaisir qu'un conseiller vous rendra une visite sans engagement.

Philippe Neyroud, notre directeur régional pour la Suisse romande, est votre interlocuteur compétent pour toutes questions concernant les legs. N'hésitez pas à le contacter. Il se fera un plaisir de répondre à vos questions ou vous expliquer les possibilités d'affectation de votre contribution à un domaine ou un pays particulier, ceci lors d’un entretien personnel ou à l’occasion d’une visite. Evidemment, vos demandes seront traitées sous le sceau de la confidence et avec le plus grand soin.

Responsable des legs à Comundo, également à disposition pour toute information complémentaire, Elizabeth Wintzler nous fait part ci-dessous d'une expérience vécue dans le cadre de son activité...

Un simple air de blues...

Je suis assise à mon bureau de la RomeroHaus et je mâche mon crayon. Une mélancolie indéfinie se répand en moi. Comment vais-je quitter cette vie ? Quelqu'un sera-t-il à mes côtés pour me tenir la main, m'encourager à ne pas avoir peur du grand vide qui m'attendra ? Ou la mort va-t-elle m'attraper soudainement, m'arracher en un instant à mes activités et aux miens, sans me laisser de temps pour me préparer au dernier voyage ?

C’est un serrurier qui a dû ouvrir sa porte. J'imagine comment la police a pu trouver Louis*. Assis dans un fauteuil rembourré un peu usé, la tête légèrement penchée en avant, comme s'il venait de s'assoupir. Paisible, seul dans sa rêverie, fier et humble. Dans le modeste appartement qu’il louait, la simplicité du mobilier traduit une absence de goûts de luxe. Quelques tableaux du Christ, des géodes et des cristaux trônent sur l'étagère en contreplaqué, des livres et aussi des photos de voyages, probablement en Amérique latine dans les années 80’.

 

J'essaie d'imaginer qui il pouvait bien être. Tous ses produits de nettoyage étaient biodégradables, les aliments tous bien rangés dans son frigo, pour la plupart des produits bio. Je le devine attentif à une alimentation saine et à l'environnement. Et bien organisé dans sa vie quotidienne. Cela se confirme : il a tout prévu pour le jour de son grand départ. Dans son testament, Louis a désigné quatre œuvres d'entraide comme uniques héritières de ses biens. Pas de descendance, peu de proches et plus aucun contact avec ses lointains parents.

 

C’est un courrier de l'Office des successions qui m’a appris son décès et informé de ses dernières volontés. C’est maintenant à nous, l'Office et les quatre œuvres d'entraide, qu’il incombe de prendre à l'unanimité toutes les décisions concernant leur application. Louis a légué son mobilier à une brocante genevoise : intéressée seulement par certaines pièces, elle veut facturer le débarras et l'élimination du reste... Il nous faut trouver une meilleure solution.

Puis la femme de l’Office nous pose cette question : « Que doit-on faire de son urne ? » Surpris, nous lui demandons pourquoi elle n'a pas encore été mise en terre... « Personne ne s'en est occupé », nous informe-t-elle. En tant qu'œuvres d'entraide, nous n'avons jamais à organiser de funérailles, lorsque nous apprenons le décès d'un·e légataire, tout est toujours déjà réglé. Alors ce sera à nous de nous en occuper, et ce sera une première.

Comment enterrer quelqu'un que l'on n'a pas connu ? Qu'aurait souhaité Louis ? Existe-t-il une tombe familiale où l’inhumer ? C'est bien le cas mais elle est si distante, comme les contacts avec les derniers membres de sa famille... Nous préférons opter pour une tombe commune de son lieu de résidence. Elle s’appelle "Amour", cela nous semble approprié : par son testament, Louis s'est en effet engagé pour l'amour envers son prochain.

 

Mercredi matin, neuf heures. L'église se remplit peu à peu des quelques habitué·e·s de l’office en ce jour de semaine. Je scrute autour de moi avec intérêt, curieuse de savoir si quelqu'un est là pour dire adieu à Louis. Ses funérailles ont pourtant été affichées dans l'église, annoncées dans le journal de la paroisse.

 

 

Dans ma nécrologie, penchée à l'avant du pupitre, j'essaie de décrire Louis tel que je l'ai imaginé à partir des traces qu'il m’a laissées. Je ne veux rien dire de faux, me rapprocher le plus possible de la réalité. Comme texte, j’ai choisi 1 Corinthiens 13 - le Cantique des Cantiques, et je termine par un extrait du Petit Prince de Saint-Exupéry, car il savait que l'essentiel est invisible pour les yeux et qu'on ne peut bien voir qu'avec le cœur.

 

Nous sommes deux des quatre œuvres à être présentes, il y a aussi la responsable de la paroisse, le sacristain, l'enfant de chœur et un officiant du cimetière pour porter l'urne. Cela fait un petit cortège, un jour pluvieux de printemps. L'encens que le sacristain diffuse avec son encensoir chromé me titille agréablement les narines et touche mon cœur.

 

Parvenu·e·s au cimetière, surprise : on nous attend. Deux hommes dans la septantaine nous accueillent, solennels et souriants. Des amis musiciens de Louis, dans les années 80’, ils ont joué ensemble du blues. Louis était un guitariste doué, nous apprennent-ils fièrement. Ils l’avaient perdu de vue toutes ces années, mais jamais oublié. Ils ont pris avec eux quelques photos de cette époque. Enfin Louis a un visage, nonchalamment penché sur sa guitare.

 

Les employés de l'église sont déjà partis. Nous restons à quatre devant la tombe, l’un des deux hommes sort son téléphone portable et fait jouer un enregistrement de l'époque. Le son du blues m'arrache quelques larmes d'émotion.

 

Adieu, Louis ! Tu nous manques déjà, même si tu es là pour les autres après ton départ, grâce à l'héritage que tu nous as confié. La gratitude me remplit, heureuse d'apprendre que l'amour du prochain de Louis continue à contribuer à un monde meilleur.

 

* L'histoire est basée sur un fait réel vécu par Elizabeth Wintzler. Mais le nom du défunt a été modifié.

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Eliane Damieux

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