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14.02.2020

Renforcement des femmes par l’agriculture urbaine

Le nouveau coopérant Jérôme Gyger, économiste de Vevey, est arrivé en Bolivie en janvier 2020 et donne des nouvelles du contexte socio-politique fragile. Il explique son engagement et présente l’organisation partenaire FOCAPACI, au sein de laquelle il contribuera à renforcer le travail et les connaissances de 550 femmes, afin qu’elles puissent produire une alimentation saine pour leurs familles et générer un revenu faisant aussi évoluer leur statut au sein de la société. Lettre de nouvelles n°1.

Femmes aymaras devant leurs cultures (photo : FOCAPACI)

La Bolivie, un pays fascinant

Lorsque j’évoquais mon intérêt pour les différentes cultures, jamais je n’aurais imaginé tomber aussi bien qu’en Bolivie. En effet, ce pays est doté d’une immense diversité culturelle. On n’y recense pas moins de 36 langues natives indigène officielles. C’est impressionnant pour une population qui ne dépasse que de peu les 11 millions d’habitants. Le pays est immense, avec une superficie 26 fois supé-rieure à la Suisse. Et c’est dans la jeune ville de El Alto, à peine plus de 30 ans d’existence, que mes activités se dérouleront. Nous sommes au nord-ouest de la Bolivie, tout proche de la frontière péruvienne et du lac Titicaca. Cette ville était autrefois une banlieue de La Paz, mais l’exode rural massif lui a permis d’endosser le nom de ville à part entière et de devenir la deuxième ville la plus peuplée du pays (plus d’un million d’habitants) après Santa Cruz (2,5 millions d’habitants).
El Alto ne se résume pas qu’à un développement démographique extraordinaire. Cette ville est absolument captivante. Non seulement par le fait qu’elle soit perchée à 4’150 mètres d’alitude et que la température annuelle moyenne y soit de 7 degrés, mais également par le fait qu’elle soit représentée par une population ayant une grande capacité d’auto-organisation et ayant une créativité débordante. Bien entendu, il s’agit aussi d’une population ayant de grandes nécessités de base et qui est emprunte de structures patriarcales encore très solides, ce qui rendra mon travail auprès de femmes très intéressant sous cet aspect.

La Bolivie, un contexte socio-politique fragile

Les médias ayant bien couvert les derniers mouvements de protestation en Amérique latine, vous n’êtes pas sans savoir que la Bolivie n’a pas été épargnée, loin s’en faut. Après une stabilité politique incarnée par le premier président indigène, Evo Morales, les dernières présidentielles d’octobre 2019 ont redistruibué les cartes. Au pouvoir depuis 2006, Evo Morales (représentant le parti socilaliste MAS-IPSP) a démissionné le 10 novembre dernier après une forte contestation dans les rues. Désormais, c’est un gouvernement transitoire représenté par Jeanine Añez (centre droit) qui a la charge d’instaurer un climat de «paix sociale» et surtout de mettre en place de prochaines élections présidentielles qui auront lieu le 3 mai prochain. Il sera particulièrement intéressant de suivre ces prochains événements politiques et d’observer ce qui va se passer. Mais pour l’heure, toutes les activités quotidiennes se déroulent normalement et il n’y a absolument plus de blocages ou autres formes de protesations. D’ici là, mon travail aura bien commencé et je serai en mesure de vous envoyer des nouvelles du terrain avec de belles photos à l’appui. Hasta muy pronto!

FOCAPACI et le renforcement des femmes

Voici le nom de l’institution locale avec qui je vais travailler durant tout ce temps et qui va nous suivre tout au long de ces lettres de nouvelles. La consonance peut paraître étrange, mais c’est tout simplement l’abréviation de “Centro de Formación y Capacitación para la Participación Ciu-dadana”. Créée en 2002, l’institution qui appartient à l’église catholique, travaille avec les franges les plus défavorisées de la population dans la ville de El Alto et vise notamment à dynamiser et à fortifier des processus sociaux participatifs de développement local. Femmes aymaras devant leurs cultures. C’est le cas avec un projet d’agriculture urbaine et de sécurité alimentaire où je serai intégré à une petite équipe de 13 personnes, tous des locaux. Ce projet implique directement 250 femmes indigènes aymaras qui sont formées sur la production alimentaire et à l’élevage de petits animaux tels que les cochons d’inde et les poules. Vous pouvez sans problème imaginer les défis que représentent cette agriculture à 4'000 mètres. L’essentiel de la production et destiné principalement à l’auto-consommation et vise ainsi à garantir la sécurité alimentaire aux familles. La commercialisation des excédents commence gentiment à se faire. On peut encore ajouter que 300 autres femmes reçoivent des informations sur des notions d’alimentation saine.

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On peut résumer ainsi les objectifs de FOCAPACI :

- Production agricole et élevage de petits animaux
- Encouragement à l’entreprenariat
- Inciter les femmes à avoir une influence sociale et politique
- Encouragerles femmes à avoir influence au sein de leur famille et ce, dans une société très patriarcale
- Encourager l’adoption d’une alimentation saine.

J’intégrerai donc ce riche programme afin de jouer un rôle dans le renforcement institutionnel et de l’organisation partenaire. Il s’agira également de constituer différents réseaux et de financer ainsi des projets d’agriculture urbaine et d’établir un système de planification pour une commercialisation et une production en faveur de la sécurité alimentaire des familles des femmes avec qui FOCAPACI travaille.
 

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Le Projet

Renforcement des femmes par l’agriculture urbaine

A El Alto en Bolivie, de nombreuses familles luttent pour leur survie. Jérôme Gyger, permet à des groupes de femmes d'améliorer leurs revenus par la production agricole urbaine, et ainsi de subvenir aux besoins de leurs familles.

 

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